31 juillet : BATTAMBANG
Après un délicieux petit déjeuner au bord de la piscine, nous partons pour la journée avec Nani qui est une encyclopédie à lui tout seul et parle un anglais parfait.
Il connaît aussi pas pas mal d'expressions françaises : cool Raoul, en voiture Simone, en avant la musique, il a beaucoup d'humour. Explications sur l'origine de la ville, l'état des routes (celles en meilleur état sont financées par des investisseurs privés chinois et japonnais). Nous parle de sa famille, notamment son beau-père qui est fermier, et dont la vie est très dure car le riz se vend de moins en moins cher, le manque d'eau n'arrangeant pas la situation. Il est obligé de faire des emprunts... auprès de banques Chinoises...
Nous empruntons le Bambou Train et traversons les rizières sur un chariot.
Nous passons à la pagode Somrong Knomg, dans l'enceinte de laquelle se trouve un temple où étaient emprisonnés les Cambodgiens sous les Khmers rouges.Visite de la fabrique de poisson séché, que l'on sent avant de l'apercevoir....Du poisson venant parfois de Thaïlande arrive par voiture. Ils sont découpés, vidés, répartis selon les morceaux. Certains sont séchés, d'autres marinent dans de la saumure pendant 6 mois à un an selon les contenants. Les gens travaillent à même le sol, dans des conditions....Plus loin, une famille réalise des feuilles de riz servant aux nems et rouleau de printemps, feuilles qui sont vendues sur les marchés.Conditions artisanales et uniques, Nani nous explique que personne n'a les moyens d'acheter des machines, et tout est importé de Thaïlande, bien mieux équipée. On se régale.Une autre famille fait sécher des bananes, en les coupant manuellement en lamelles ultra fines, déposées sur des bambous et séchées au soleil. Elles sont ensuite frites, c'est excellent.Nous longeons une "rivière" sur plusieurs kilomètres, et sommes surpris de voir que sur les bords, tout est détruit, plus une seule maison sur pilotis. Nani nous explique que les coréens ont privatisé ce canal et ont expatrié tout le monde. Le gouvernement a créé une loi leur permettant de le faire, en échange de 40% de la valeur de leur propriété.... Seuls ceux qui ont graissé les pattes ont pu avoir un sursis pour prendre le temps de partir.Nous allons ensuite dans la maison d'une famille qui fabrique de l'alcool de riz... Artisanat toujours, avec un alambic incroyable. Ici, la population boit plus d'alcool de riz que de bière (c'est moins cher). On en goutte 3 sortes : un normal, un parfumé avec des mangues et le dernier dans lequel des serpents ont macéré, censé apporter la vigueur aux hommes. On a préféré le gingembre !Visite du temple hindou Ek Phnom (plus vieux qu'Angkor) qui s'effondre petit à petit et d'une extraordinaire pagode.Nous mangeons en bordure de route. Chris Mange des grillons, mission impossible pour moi. Ils vendent des brochettes de chauve-souris et de rats.... On peut même manger des oeufs de canard de 18 jours, c'est à dire qu'on mange des foetus....Visite d'une maison traditionnelle Khmer. Mister Bun nous donne beaucoup d'infos sur la situation du pays, c'est dramatique.Après avoir vu des champs de piments, Nani nous montre une ferme dont la spécialité est la culture des champignons. La méthode : ils mettent dans une poche plastique du compost et des champignons broyés. Ils laissent fermenter sous une grande bâche en plastique pendant un mois, les champignons poussent et sortent par un orifice, ils les coupent à chaque fois qu'ils repoussent, et ça, pendant 5 mois.Nous passons par des pistes à travers les palmiers, bananiers et arrivons à un pont suspendu sur lequel Nani ne veut pas passer.Nani est intarissable, le temps passe très vite, ce qui fait que l'on ne verra pas certaines pagodes, nous filons dare dare à la "bat cave" (caverne des chauve souris) au coucher de soleil. Vue superbe sur les palmiers, les rizières, et les montagnes limitrophes avec la Thaïlande à l'heure où les chauves souris sortent de la cave.Rentrons de nuit, mais avant de rejoindre l'hôtel, Nani nous amène chez lui, car il pense avoir ce que Chris cherche à ramener : une plaque d'immatriculation du pays. En effet, il y en a bien une sur l'antique moto de son grand père, avec une bien triste histoire puisqu'il a fuit les Khmers rouges avec. Donc voilà Chris ravi avec son Graal en main.